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DONATIONS

L’équipe du patrimoine olympique est en perpétuelle quête pour enrichir la plus grande collection d’objets et d’histoires olympiques du monde, conservée à Lausanne.

Plus de 900’000 photographies, des milliers d’heures de films et plus de 90’000 objets et œuvres d’art en provenance des cinq continents et datant de l’Antiquité à nos jours: le Musée Olympique abrite dans ses archives la collection de patrimoine olympique la plus complète du monde. On y trouve des pièces aussi diverses que des artefacts de toutes les éditions des JO ou la première représentation du logo des anneaux olympiques, dessiné le 6 août 1913 par Pierre de Coubertin. À l’occasion du 30e anniversaire de l’institution, le 24 juin, ce patrimoine colossal sera accessible au public lors de visites guidées. Composé de quatre collections (artefacts, archives historiques, images et sons, ouvrages et publications), il a été enrichi en permanence depuis sa constitution en 1915, grâce aux prêts, aux acquisitions, à la réalisation de contenu audiovisuel, à la production d’objets comprenant les médailles, les torches et les produits licenciés, et surtout grâce aux donations d’équipements ou de tenues par les athlètes.


«Nous exposons 1500 objets sur 90’000. Nous devons donc faire des rotations pour donner de la visibilité à tous les donateurs. Certains sont aussi présentés dans les expositions internationales, dans les formats digitaux ou lors d’ateliers, détaille Yasmin Meichtry, directrice associée de la Fondation olympique pour la Culture et le Patrimoine. De nouveaux projets de collaboration avec des musées prestigieux ont aussi été lancés. Nos objets seront par exemple visibles dès septembre au Musée des arts décoratifs à Paris dans le cadre de l’exposition «Mode et sport, d’un podium à l’autre.»

De l’athlète au musée: le parcours d’un objet

Par Trinidad Barleycorn

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«Nous faisons au mieux pour donner de la visibilité à tous nos donateurs dans nos différents programmes et expositions.»

Yasmin Meichtry

Directrice associée de la Fondation Olympique pour la Culture et le Patrimoine

En coulisses, Yasmin Meichtry et son équipe Patrimoine, les «Heritage Hunters», orchestrent la croissance de ces collections. «Nous avons tous un corps de métier différent et donc un œil différent sur ce qui nous manque pour raconter l’histoire des Jeux», explique Anne-Cécile Jaccard, senior manager des expositions et «Hunter» depuis dix-sept ans. Le focus est notamment mis dernièrement sur les nouvelles disciplines olympiques comme le skate ou le surf, où les collections ont été construites de zéro. Mais avant de pouvoir récupérer des équipements, un long travail de préparation est nécessaire dans ce marché très concurrentiel du «memorabilia» sportif: les «Heritage Hunters» doivent être en contact permanent avec les fédérations, les comités nationaux olympiques, les entraîneurs, les athlètes, repérer les chances de médailles, mais aussi les belles histoires qui incarnent l’esprit olympique.

«C’est un honneur de représenter le judo et les valeurs qu’il inculque», a déclaré la judoka française Clarisse Agbégnénou (ci-contre, à g.) lors de la donation du kimono qu’elle portait pour son sacre à Tokyo 2020.

L’équipe rentre généralement d’une édition de Jeux avec 50 à 70 pièces. Les retombées de son travail se font ensuite ressentir bien au-delà de la compétition: «Les dons ne sont pas tous immédiats, car il n’est pas toujours facile pour les médaillés de se séparer d’un équipement qui leur a porté chance. D’autres doivent conserver leur matériel jusqu’à la fin de la saison ou même jusqu’à la fin de leur carrière», précise Anne-Cécile Jaccard. Ces donations donnent alors lieu à des cérémonies publiques au musée, en présence de l’athlète. Et à des moments parfois tout aussi forts qu’aux Jeux: «Quand la nageuse syrienne Yusra Mardini a fait don du maillot qu’elle portait à Rio, nous nous sommes retrouvées, dans l’exposition permanente, devant l’écran expliquant le contexte sociopolitique des Jeux. À ce moment précis est apparue la séquence de migrants débarquant de canots en Grèce. L’instant était poignant. Nous avons alors parlé de ceux qui, comme elle, avaient traversé la Méditerranée pour demander l’asile. Elle m’a remerciée d’avoir exposé son équipement et de donner ainsi une voix à tous ces anonymes. J’ai compris l’importance de collecter aussi des objets d’athlètes qui ne sont pas médaillés, mais qui ont une histoire qu’il est très important de diffuser.»

La tenue a ensuite pris place dans l’exposition permanente.

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Nina Christen (SUI)
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«C’est un grand honneur de faire don de ma tenue de Tokyo, car elle sera à côté de la médaille d’or d’Abhinav Bindra et des chaussures de Niccolò Campriani, qui comptent parmi les plus grands héros de notre sport.»

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«J’étais un peu triste de me séparer de ma veste de cérémonie d’ouverture, mais aussi très fière parce qu’un morceau du Kazakhstan sera exposé dans ce lieu merveilleux. Tout le monde pourra voir notre culture, nos vêtements traditionnels faits avec tant d’amour.»

Yekaterina Aidova (KAZ) Patinage de vitesse

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«Je suis extrêmement fier d’avoir pu faire don des maillot, bonnet et lunettes que j’ai utilisés le 3 août 2021 à Tokyo. Mon nom figurera aux côtés de ceux de tant de champions qui m’ont accompagné dans ma croissance sportive, à commencer par Michael Phelps et Usain Bolt.»

Noè Ponti (SUI)
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Sarah Braendle, directrice des services hôteliers de la Clinique de La Source

«Nous organisons chaque année des events, dont la soirée du personnel de la Fondation La Source, regroupant la clinique et l’école, au TOM Café du musée. Nous aimons ce lieu pour sa situation exceptionnelle, mais aussi pour sa belle équipe qui partage les valeurs que nous défendons en tant que fondation. On y mange aussi extrêmement bien et on y est toujours très bien accueilli.»

Earvin Magic Johnson

Basketteur

«Noah Lyles, c’est le LeBron James ou le Kobe Bryant de l’athlétisme»

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© Musée Olympique – CIO